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Père et fils unis par le sang et par l’art, se déploie une mélancolie douce et intense
"Baba ve Oğul / Şaha Giderim" résonne comme un écho profond des âmes errantes, un chant d'une beauté pure qui traverse le temps et l'espace. Cette mélodie, tissée de tendresse et de révolte, se fait le miroir d’un désir inaltérable : celui de la liberté, celui d'une vie ailleurs, loin des chaînes invisibles de la réalité quotidienne.
À travers les voix d’Ali Rıza et Uğur Çoban, père et fils unis par le sang et par l’art, se déploie une mélancolie douce et intense, comme une brise caressant la montagne. L’unité entre les générations crée une harmonie parfaite, un pont fragile entre l’expérience et l’innocence, entre l’écho des souvenirs et les rêves d’un avenir incertain. Chaque note, chaque parole, porte un poids de sagesse, une histoire d’amour filial qui s’élève au-delà des mots.
Les paroles, simples et profondes, dessinent un chemin de lumière, un chemin parsemé de doutes et d’espérances. Le plateau qu’évoque la chanson, "Karşıda görünen ne güzel yayla", devient le symbole d'un ailleurs, d’un espace où l’âme pourrait enfin respirer, s’épanouir. La quête d’une vie plus juste, d’une réalité où les rêves ne sont pas condamnés à se briser contre les murs de la société, se révèle dans l'image du Shah, cette figure mystérieuse, à la fois spirituelle et terriblement humaine, autour de laquelle les regards se tournent, asphyxiés par le monde qui les entoure.
L’évocation de Pir Sultan, mystique soufi, va au-delà de la simple référence historique : elle est une invitation à embrasser la folie du monde, à accepter que l’ordre ne se trouve pas toujours dans la raison, mais dans la révolte contre l’injustifiable, dans la beauté des instants fuyants.
Et, à travers cette chanson, il y a quelque chose de plus grand qui se fait sentir, une vérité simple : tout est éphémère, mais les rêves, eux, ne s’éteignent jamais. Ils dansent dans l’air, inaccessibles, intouchables, mais éternels.
La vidéo, magnifiquement réalisée par Murat Çoban, capte avec justesse cette essence. Les paysages naturels, d’une beauté brute et sauvage, viennent souligner les paroles comme une toile de fond poétique, offrant un contraste entre la beauté de la nature et la dureté de la vie. Chaque image, chaque geste, chaque sourire furtif des artistes semble vibrer avec une vérité universelle : celle du désir de transcender la condition humaine.
Quelques paroles et thèmes clés de la chanson :
- "Karşıda görünen ne güzel yayla" - "Quel beau plateau qui apparaît de l'autre côté"
- "Gözlerim sen şah yolundan ayrılmaz" - "Mes yeux ne s'écartent jamais du chemin du Shah" (en référence à un leader spirituel ou mondain)
- "Pir Sultan aptalım dünya durulmaz" - "Pir Sultan, je suis un fou, le monde est agité" (en référence au mystique soufi Pir Sultan Abdal)
"Baba ve Oğul / Şaha Giderim" n’est pas seulement une chanson. C’est une déclaration d’amour à la vie, à la liberté, et à la quête sans fin du bonheur. C’est un chant qui nous appelle, qui nous touche, qui nous invite à rêver. Une mélodie que l’on emporte dans son cœur, où qu'on soit, et qui, chaque fois qu'on l'écoute, réveille en nous un peu de cette étincelle d’espoir que le monde ne peut jamais éteindre.
Ali Rıza et Uğur Çoban, par leur art, continuent d'écrire l’histoire de la musique turque, un héritage vivant qui traverse les âges, porté par cette beauté infinie, cette émotion pure qui ne demande qu’à être partagée, ressentie, vécue.
Le titre peut être écouté sur Youtube