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Les algues fluorescentes

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Tsiaro, les algues fuorescentes

 

La grande course de natation avait renforçé l’amour fraternel entre Tsiaro et Levelo.

Les deux frères se rencontraient dans l'eau après que Tsiaro ait terminé sa classe et ses leçons, vers la fin de l’après-midi. Après des moments de nage et des câlins affectueux, Tsiaro sortait de l’eau. Il racontait à Levelo la journée qu’il avait passé à l’école.

- J’ai eu une très bonne note en mathématique aujourd’hui Levelo ! Tu te souviens de l’examen que j’ai fait la semaine dernière ?

Levelo se remua la tête comme pour affirmer qu’il se souvint bien.

- Eh bien, c’est moi qui ai eu la meilleure note ! Par contre, pour la géographie, c’était Faly qui est le premier…

- J’ai oublié de faire mon devoir de science naturelle et j’ai été puni le professeur…

Et les deux frères ne se séparaient que quand le soleil descendait de l’horizon pour rejoindre sa couche.

Maro était malade, il ne sortait pratiquement plus de la maison. Levelo continuait de ramener des poissons de la mer, les poussant avec son museau pour atteindre le rivage. La mère de Tsiaro, Hoby s’occupait de ramasser les poissons transportés par Levelo.

Elle apportait au marché du village une partie du poisson que Levelo leur ramenait, pour vendre afin d’avoir de l’argent pour se vêtir et pour les soins de Tsiaro et Maro. Le reste des poissons, elle l’emmenait à la maison pour nourrir sa famille.

 

Le quotidien de la famille se passait toujours ainsi… Enfin, presque, car…

 

Depuis le jour où Tsiaro avait remporté la victoire à la grande course organisée dans son village, il n’était plus rejeté par les enfants de son âge. Tout le monde l’admirait pour son courage et sa persévérance.

A l’école également, les institutrices et instituteurs étaient fascinés par son intelligence. Il était devenu très aimé par son entourage.

Il pouvait participer à toutes les activités terrestres que l’école organisait, malgré ses pieds fragiles.

 

Les années passaient.

Tsiaro était de plus en plus déprimé à cause de sa mystérieuse maladie. Son père était maintenant un vieil homme fatigué par sa propre maladie, sa mère Hoby l’emmenait chez tous les médecins et les guérisseurs des villages environnants et même plus loin encore. Personne n’arrivait pas à le guérir. Tsiaro et ses parents n’avaient plus d’espoir.

Tsiaro oubliait de temps en temps de passer à la plage pour jouer et pour rendre visite à son frère Levelo. Celui-ci, fidèle au rendez-vous se montrait toujours à l’endroit qu’ils avaient l’habitude de se rencontrer pour jouer avec les vagues. Le dauphin attendait des heures, jusqu’à la tombée de la nuit. De plus en plus souvent, il repartait avec tristesse au fond de la mer pour rejoindre les autres de sa race.

Mais lorsqu'il était présent, le dauphin était toujours heureux et content qu’il oubliait ses précédentes tristesses.

Un jour, Tsiaro qui ne passait plus sur la plage pour jouer avec son frère dauphin alla sur le bord de la mer pour prendre l’air. Levelo fut ravi de le voir car cela faisait plusieurs semaines qu'il ne l'avait pas eu de ses nouvelles. Les deux frères partagèrent des moments de bonheur entre les vagues. Mais, Levelo sentait que le cœur de Tsiaro était ailleurs.

Il contemplait le visage de son frère humain, comme pour demander ce qui n’allait pas. Le lien qu’ils avaient était si fort que Tsiaro comprit qu’il voulait savoir :

- Je suis désespéré Levelo ! Je ne comprends pas ce qui se passe avec mes jambes. Les guérisseurs et les médecins ne peuvent pas m'aider également et je souffre de plus en plus. Il n’y a plus de remède. Ma vie ne rime plus à rien mon frère !

Il se mis à pleurer, pleura pendant plusieurs minutes avant de relever la tête et de constater que son dauphin n’était plus à ses côtés.  En voyant que son frère était partit, il continua de pleurer.

Quand le soleil se coucha, il décida de rentrer, il rattrapa ses béquilles pour se remettre debout et vit Levelo qui revenait. Il avait dans son museau un grand bouquet d’algues.

Ce n’était pas des algues ordinaires que Tsiaro avait l’habitude de voir dans l’océan. C’étaient des algues lumineuses ! Oui, les plantes dégageaient une lumière naturelle fluorescente.

- Quelles étranges plantes tu m’apportes là Levelo ? Allez, lance-les moi pour que je puisse les voir !

Levelo ne les dégagea pas de son museau, mais il s’approcha de son frère. Il frotta les algues fluorescentes sur les jambes et les pieds de Tsiaro. Ce dernier, ne comprenant pas ce que son dauphin voulait faire mail il accepta simplement de le laisser faire.

Plus le dauphin frotta les algues sur les jambes de Tsiaro, plus celui-ci senti une forte chaleur envahissait ses pieds, ses jambes et tout son corps.

- D’accord ! Tu veux que je masse mes jambes avec ces algues lumineuses ?

Tsiaro se mit aussi à appliquer vigoureusement les feuilles de la plante marine sur ses membres inférieurs.

 

A la plus grande surprise de Tsiaro, la maladie quitta son corps petit à petit jusqu'à ce qu'il guérisse complètement.

Jamais il ne s'était senti aussi heureux de toute sa vie. Il embrassa des millions de fois son frère fidèle.

- Merci, merci, merci, merci infiniment mon frère ! Que dois-je faire pour te remercier ?

Il pleurait de joie.

- Je te demande pardon pour les fois où j’ai oublié de venir te rencontrer sur notre plage. Je te demande pardon…

Quand il finit de remercier son fidèle frère qui était devenu son guérisseur, il courut chez lui pour raconter à ses parents, la chose merveilleuse qui venait de se passer en oubliant ses béquilles sur la plage.  Il demanda à sa mère de préparer une tisane avec le reste des algues et le fit boire à son père. Celui-ci se senti tout de suite mieux, toutes ses douleurs disparurent. Il avait retrouvé sa bonne santé d'autrefois.

 

-- Colibri --



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