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La CEDEAO (Communauté Économique des États de l'Afrique de l'Ouest) est une organisation intergouvernementale qui vise à promouvoir l'intégration économique et la coopération régionale en Afrique de l'Ouest. Elle a été créée le 28 mai 1975 par la signature du Traité de Lagos à Lagos, au Nigeria, et son siège est situé à Abuja, également au Nigeria.
L'objectif principal de la CEDEAO est de renforcer les liens entre les pays membres, de faciliter les échanges commerciaux et de promouvoir la stabilité politique et économique dans la région. Elle vise également à éliminer les barrières commerciales et à encourager la libre circulation des personnes, des biens et des capitaux entre les pays membres.
Les États membres de la CEDEAO comprennent actuellement (jusqu'à septembre 2021) : le Bénin, le Burkina Faso, le Cap-Vert, la Côte d'Ivoire, la Gambie, le Ghana, la Guinée, la Guinée-Bissau, le Libéria, le Mali, le Niger, le Nigeria, le Sénégal, la Sierra Leone et le Togo.

La CEDEAO devrait jouer un rôle essentiel dans la promotion de la paix, de la sécurité et de la stabilité dans la région, ainsi que dans la coordination des efforts pour relever les défis communs tels que la lutte contre le terrorisme, les épidémies, la pauvreté et les problèmes environnementaux. Elle collabore également étroitement avec d'autres organisations régionales et internationales pour atteindre ses objectifs.

La Guinée, le Mali, le Burkina Faso et le Niger peuvent désormais constituer un bloc. Si ces quatre pays décident de créer une fédération ou un espace communautaire, en s'appuyant sur leurs potentiels endogènes, il est probable que la CEDEAO s'affaiblisse.

Depuis sa création en 1975, la CEDEAO avait une vision qui n'a jamais été matérialisée. Les progrès au sein de cet espace n'ont pas été réels, le développement et la cohésion sociale n'ont pas été réels non plus. Ainsi, on ne peut pas les considérer comme isolés étant donné qu'ils ont le ferme soutien de leur population. Ils ont aujourd'hui une force alternative réelle qui, grâce à leur union et leur action solidaire, pourrait créer une nouvelle force.

Quand ces pays sont unis et solidaires, ils constituent une force. C'est ce que les grandes puissances occidentales ont compris et qui leur a permis dans le passé et aujourd'hui de diviser les États africains pour empêcher l'émergence d'une dynamique unitaire qui ferait de l'Afrique une vraie puissance.

L'Union africaine, si elle était une structure utile, ne nous laisserait pas dans la situation actuelle. En réalité, à quoi sert l'Union africaine avec tous ses États, s'il n'est pas en mesure de participer à résoudre les problèmes majeurs auxquels font face certains pays en transition aujourd'hui ?

Au-delà des discours et des injonctions, quelle est la véritable contribution de l'Union africaine, voire même de la CEDEAO, pour résoudre ces problèmes ?

Il est déconcertant de voir que la CEDEAO se précipite pour prendre des mesures ou des sanctions sans aucun fondement juridique, simplement parce que la France se sent directement concernée par ce qui se passe au Niger. Cela atteint le comble du ridicule lorsque l'on invite un putschiste pour menacer le nouveau pouvoir au Nigeria. Jusqu'à quel point les chefs d'État africains accepteront-ils d'humilier leur communauté ?

Plus la France perd de son influence en Afrique, moins elle favorise les transitions démocratiques sur le continent. En effet, historiquement, la France a joué un rôle majeur dans de nombreux pays africains en soutenant des régimes autoritaires, ce qui a souvent entravé les aspirations démocratiques des peuples africains. Cependant, ces dernières années, on observe une évolution dans certains pays africains vers des transitions démocratiques et un désir croissant de gouvernance démocratique, ce qui peut être lié à une diminution de l'influence française dans certains aspects des affaires africaines.
La perte d'influence de la France peut découler de divers facteurs, tels que l'émergence de nouvelles puissances internationales qui s'intéressent à l'Afrique, les critiques internes et externes sur la politique française en Afrique, et le renforcement des mouvements démocratiques dans plusieurs pays du continent.
Cependant, il est important de noter que la perte d'influence de la France ne signifie pas nécessairement une absence totale de relations, mais plutôt un changement dans la nature de ces relations. Certains pays africains peuvent chercher à diversifier leurs partenariats internationaux et à s'engager avec d'autres acteurs mondiaux tout en continuant à maintenir des liens avec la France.

Dans l'ensemble, l'évolution de l'influence française en Afrique peut avoir un impact sur la manière dont les transitions démocratiques sont perçues et soutenues dans la région. Si la France souhaite jouer un rôle positif dans le développement de la démocratie en Afrique, il pourrait être essentiel pour elle de s'adapter aux nouvelles réalités régionales et de s'engager de manière constructive avec les aspirations démocratiques des pays africains.
En plus de la diminution de l'influence de la France face à la Russie dans ses anciennes colonies, un autre geste de défi diplomatique a récemment été lancé en direction de Paris par le Gabon et le Togo. Ces deux pays, considérés comme des piliers "historiques" de l'Afrique francophone, dont les présidents ont tous deux succédé à leur père à la tête du pays, ont choisi de rejoindre la communauté des pays anglophones. Leur adhésion officielle a été entérinée le 25 juin dernier, lors du Sommet du Commonwealth qui s'est tenu à Kigali, au Rwanda, un pays qui, tout en étant autrefois francophone, est devenu anglophone et dont le succès économique inspire sur le continent.