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Entreprendre au cœur de l'Afrique : opportunités et défis - Un appel à l'action pour l'AES et sa diaspora

 

L'Afrique de l'Ouest, terre de potentialités et de défis, se présente comme un espace privilégié pour l'entrepreneuriat. Le Mali, le Burkina Faso et le Niger, réunis au sein de l'Alliance des États du Sahel (AES), incarnent cette réalité complexe. Ils offrent des opportunités économiques diversifiées, mais font également face à des obstacles significatifs. Cet article se propose d'explorer en profondeur les perspectives et les enjeux de la création d'entreprise dans ces pays, en mettant en lumière le rôle essentiel de la diaspora africaine et les avantages stratégiques pour l'AES.

 

Des secteurs économiques prometteurs, mais inégalement exploités

Le socle économique de ces trois nations repose sur des secteurs primaires tels que l'agriculture et l'élevage, avec un potentiel d'exportation considérable. Le secteur minier, riche en ressources naturelles, attire les investissements, mais nécessite une gestion transparente et durable. Le commerce et les services, piliers de l'économie informelle, offrent des opportunités d'innovation et de formalisation. Le Niger, avec son potentiel agricole sous-exploité, pourrait devenir un grenier régional en investissant dans l'irrigation et les technologies agricoles. Le Burkina Faso, carrefour géographique, pourrait renforcer son rôle de plateforme commerciale régionale. Cependant, l'exploitation de ces potentiels est entravée par des infrastructures insuffisantes, un accès limité à l'énergie et une faible diversification économique.

 

Les défis majeurs : instabilité, financement et bureaucratie

L'instabilité sécuritaire, exacerbée par les conflits régionaux, dissuade les investissements et perturbe les activités économiques. L'accès au financement, crucial pour les PME, reste un défi majeur. Les banques, souvent réticentes à prendre des risques, exigent des garanties que les jeunes entrepreneurs ne peuvent fournir. Les institutions de microfinance, bien qu'accessibles, proposent des taux d'intérêt élevés. La bureaucratie, avec ses procédures complexes et ses délais interminables, décourage les initiatives entrepreneuriales. La corruption, endémique dans certains secteurs, crée un environnement d'affaires opaque et imprévisible.

 

La Diaspora Africaine : un catalyseur de développement inestimable

La diaspora africaine, disséminée à travers le monde, représente un réservoir de compétences, de capitaux et de réseaux potentiellement transformateur pour les pays de l'AES. Son rôle ne se limite pas à l'envoi de fonds ; elle constitue un véritable partenaire stratégique pour le développement économique et social de la région.

 

 

1. Transferts de fonds : un pilier de l'économie locale

Les transferts de fonds de la diaspora dépassent souvent l'aide publique au développement. Ils soutiennent les familles, financent l'éducation, la santé et l'entrepreneuriat local. Pour optimiser leur impact, il est crucial de :

Pour optimiser l'impact des transferts de fonds de la diaspora, il est impératif de mettre en œuvre plusieurs stratégies clés. Premièrement, il est essentiel de réduire les coûts de transfert en négociant des tarifs plus avantageux avec les institutions financières et en promouvant activement l'utilisation de solutions numériques, qui offrent des alternatives plus économiques et rapides. Deuxièmement, il est crucial d'encourager l'investissement productif en mettant en place des mécanismes d'épargne et d'investissement spécifiquement conçus pour la diaspora, permettant ainsi de canaliser les fonds vers des projets générateurs de revenus et de développement à long terme. Enfin, il est primordial de soutenir les initiatives locales en orientant les fonds vers des projets communautaires et des PME, qui constituent des moteurs essentiels de l'économie locale et contribuent à améliorer les conditions de vie des populations

 

2. Investissements directs : un levier de croissance durable

Les investissements de la diaspora africaine se manifestent sous diverses formes, allant de la création d'entreprises dans des secteurs porteurs comme l'agroalimentaire, les énergies renouvelables et les technologies de l'information et de la communication (TIC), au financement de projets d'infrastructure essentiels tels que la construction de routes, de ponts, d'écoles et d'hôpitaux. De plus, la diaspora joue un rôle crucial dans le soutien à l'innovation en finançant des startups et des centres de recherche, contribuant ainsi à l'émergence de nouvelles technologies et de solutions adaptées aux défis locaux.

Des exemples concrets illustrent cet engagement : des associations de la diaspora malienne investissent dans des projets d'irrigation pour soutenir l'agriculture locale, des entrepreneurs burkinabè de la diaspora créent des entreprises de transformation de produits agricoles, générant ainsi des emplois et de la valeur ajoutée, et des Nigériens de la diaspora apportent leurs compétences en matière d'énergie solaire pour développer des projets dans leur pays d'origine. Ces initiatives témoignent de la diversité et de l'impact positif des investissements de la diaspora sur le développement de leurs pays d'origine.

 

3. Transfert de compétences : un atout inestimable

La diaspora africaine regorge de professionnels qualifiés dans des domaines clés :

   
  • - Technologie : Développer des solutions numériques pour l'agriculture, la santé et l'éducation.
  • - Santé : Apporter une expertise médicale et travailler avec le personnel local.
  • - Éducation : Créer des écoles, des universités et des centres de formation professionnelle.
  • - Gestion d'entreprise : Partager des connaissances et des bonnes pratiques.

4. Rôle de Facilitateur : un pont entre l'Afrique et le monde

    L'Alliance des États du Sahel (AES), consciente du potentiel de sa diaspora, doit mettre en place un cadre favorable pour maximiser sa contribution au développement régional. Bien que la diaspora ne soit pas directement confrontée à ces défis, l'AES doit agir pour éliminer les obstacles et créer un environnement propice à son implication.

    Cette dernière joue un rôle crucial en tant que vecteur de développement, agissant à plusieurs niveaux. Elle s'investit activement dans la promotion des opportunités d'investissement, servant de pont entre les investisseurs étrangers et les marchés locaux, facilitant ainsi les partenariats économiques. Parallèlement, elle œuvre à faciliter les échanges commerciaux, connectant les entreprises locales aux marchés internationaux et stimulant les exportations. Au-delà des aspects économiques, la diaspora s'engage à renforcer les liens culturels, en promouvant la richesse et la diversité de la culture africaine et en encourageant le tourisme, contribuant ainsi à une meilleure compréhension et appréciation du continent.

    Bien que la confiance soit établie, l'AES et sa diaspora doivent anticiper les défis potentiels :

       
    • - Manque d'information : Assurer un accès transparent et fiable aux informations sur les opportunités d'investissement.
    • - Complexité des procédures administratives : Simplifier les démarches et garantir la transparence.
    • - Insécurité juridique : Renforcer la protection des investissements et lutter contre la corruption.

     

    Pour consolider ce partenariat de confiance, l'AES devra s'engager à :

       
    • - Créer des plateformes d'information interactives : Faciliter l'accès aux données et encourager les échanges.
    • - Mettre en place des guichets uniques et des procédures en ligne : Simplifier les démarches administratives.
    • - Garantir la sécurité juridique et renforcer la lutte contre la corruption : Instaurer un climat de confiance durable.
    • - Impliquer activement la diaspora dans les processus de décision : Créer des conseils consultatifs et des mécanismes de dialogue.
    • - Proposer des incitations fiscales attractives : Encourager les investissements dans les secteurs prioritaires.
    • - Faciliter les transferts de fonds et promouvoir les solutions numériques : Réduire les coûts et accélérer les transactions.

    L'AES : Un cadre stratégique pour l'intégration et le développement

    L'Alliance des États du Sahel, en tant que cadre de coopération régionale, peut jouer un rôle crucial dans la création d'un environnement favorable aux affaires. Elle peut harmoniser les réglementations, simplifier les procédures administratives et lutter contre la corruption. Elle peut également promouvoir l'investissement dans les infrastructures régionales, telles que les routes, les chemins de fer et les réseaux énergétiques.

    L'AES peut négocier des accords commerciaux préférentiels avec d'autres régions africaines et internationales, ouvrant ainsi de nouveaux marchés aux entreprises locales. Elle peut également créer un fonds d'investissement régional pour soutenir les PME et les projets innovants.

    L'entrepreneuriat au Mali, au Burkina Faso et au Niger offre des perspectives prometteuses pour le développement économique et social. Cependant, la réalisation de ce potentiel nécessite un engagement collectif de la part des gouvernements, de la diaspora, du secteur privé et de la société civile. En travaillant ensemble, ils peuvent transformer ces défis en opportunités et construire un avenir prospère pour la région.