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On peut le retrouver au théâtre dans ‘’Des plans sur la comète’’, écrit et mise en scène par Tristan Petitgirard.

 

VIP Crossing vous propose d'en savoir plus sur Jérôme Anger à travers son interview. Il nous parle de ses projets en cours et ceux à venir. Il aurait aimé être musicien ou astrophysicien pour assouvir sa curiosité.  

 

  La personnalité que vous avez souvent incarnée dans vos premiers films est celle d’un enquêteur. Bien que ce soit purement fictif, cela a-t-il éveillé en vous l’envie de vous orienter vers ce métier ?   

Non pas du tout. A la télévision, dans les scénarios, l’enquêteur a le beau rôle. Il mène son enquête et en règle générale, il finit par la résoudre. Évidemment, cela peut donner envie mais dans la réalité, les choses ne sont pas aussi simples.  Entre les horaires de travail, la masse de documents administratifs à remplir, le cinéma ou la télévision montre le côté aventure, romanesque de ce métier. Il y a un côté rébarbatif à taper des rapports à longueur de journée. Pour ce que je sais de ce travail, ils se font plutôt dévorer par le côté administratif. Cela ne me ferait pas rêver. Sur scène, oui, mais dans la réalité, je ne serais pas intéressé. Les hommes et les femmes qui font ce métier sont confrontés à des situations sur le plan professionnel et psychologique terrible. Cela doit certainement rejaillir sur la vie privée, sur la vie familiale. 

 

  Pour résumer, si vous deviez vous réincarner, ce ne serait pas en tant qu’enquêteur 

Si je pouvais choisir ma réincarnation, (je ne pense pas que ce soit le cas), ce serait en tant que musicien. Il y a aussi tout ce qui concerne l’aéronautique, ou tout autre discipline qui permettrait d’étudier ou de faire de la recherche sur l’univers.  Être astrophysicien par exemple. Cela demanderait d’avoir une intelligence et des capacités intellectuelles qui me permettrait d’appréhender ces concepts compliqués. Je suis intéressé par toutes les sciences liées à la découverte de l’univers, je trouve ça fascinant. Il y a tant de choses à explorer, tant de choses à découvrir

 

  Vous avez 5 enfants, il y en a qui souhaite vous suivre, vous avez conseillé de faire votre métier ?   

Pas du tout, je ne leur prodigue pas de conseils sur la voie qu’ils doivent suivre ou le métier qu’il devrait faire demain.  Chacun doit se trouver et faire ce dont il a envie. Aucun de mes enfants n’a émis le souhait de suivre la mienne.  Peut être que ce sera le cas plus tard. Pour le moment, je n’ai pas été sollicité à ce sujet.
 

  Vote passion pour votre métier d’acteur est-il toujours intact, avez-vous envie de prendre votre retraite ? 

La retraite pour moi, c’est quelque chose d’impossible. Je ne fais pas de plan de carrière, je prends les choses comme elles se présentent, avec plus ou moins de bonheur. Comme tout le monde, j’ai dû faire des choix. Le plus souvent ils ont été les bons car je n’ai pas eu à les regretter. Concernant la réalisation, la production pour la télévision, quand les opportunités se sont présentées, je les ai saisies.  

En ce moment, j’ai un projet de film en production, ça m'éloigne de mon métier de comédien. Je ne pourrais pas être un simple acteur. « J’adore ça mais je ne peux pas être juste ça ». On peut avoir l’impression que c’est moi qui cherche, mais les choses se font souvent suite à une rencontre imprévue, un moment où il faut tenter une nouvelle aventure, je me lance en me disant qu’il faut essayer. Je suis extrêmement curieux et j’aime expérimenter.  Dans mes tournages, j’observais beaucoup, comprenais comment les choses se faisaient, j’avais un avis sur la façon de faire. Finalement, j’ai fini par donner mon avis et par produire.  Je suis en train d’écrire une nouvelle aventure, quelque chose d’assez personnel. C’est passionnant car j’avance avec cette curiosité qui ne me lâche jamais. Je me laisse guider, je n’ai pas de plan de carrière

 

  Si vous deviez citer le pire moment et le meilleur de votre carrière. Ça peut être une anecdote sur un tournage qui se serait mal passé par exemple. 

L’un des moments les plus énormes que j’ai connus, c’est lors du tournage d’une scène à l'extérieur.  Je tournais Dr Sylvestre dans le Jura, le réalisateur avait fait ses repérages pour voir les lieux, comme avant chaque film. Il y a des demandes qui sont faites pour les autorisations, puis on se rend sur le lieu du tournage le jour J.  Le metteur en scène avait choisi un très beau lac, petit, mais magnifique disait-il. Je ne connaissais pas le coin. On devait y tourner plusieurs scènes, il y avait une forêt de pins et de sapins à proximité, ça devait être très beau. J’en rigole encore car c’est tellement énorme. Nous sommes arrivés avec l’équipe et les camions sur le lieux de tournage. Il était 7h30, au mois de septembre, il faisait déjà jour. Et là, à la surprise générale, le lac était complètement vide, pas une goutte d’eau. Il avait été vidé pour être nettoyé. J’ai eu un fou rire, la situation était incroyable. J’en pleure de rire chaque fois que je m’en souviens. Le metteur en scène était furieux et hurlait « Mais il est où mon lac, il est où ? ». C'était surréaliste. Il y avait sans doute eu une erreur administrative, des autorisations avaient été données sans savoir que le lac allait être vidé.
De moment gênant, il n’y en a pas eu. Il y a des épisodes où le metteur et moi n’étions pas d’accord sur certains points, nous nous sommes « pris le bec » mais cela ne laisse pas de rancœur, ce sont des désaccords.

 

  En ce qui concerne les projets en cours, ou à venir, vous pouvez nous en parler ? 

J’ai des projets de tournages mais ce n’est pas suffisamment précis pour que j’en parle. Je suis en train d’écrire pour moi, pour mon histoire, c’est une expérience nouvelle. C’est pour du théâtre, c’est un exercice assez délicat.
 Je suis également en co-production pour un film au cinéma. C’est en chantier.
J’oubliais, je travaille aussi sur un spectacle qui s’appelle ‘’Des plans sur la comète’’. C’est écrit et mise en scène par Tristan Petitgirard.  La tournée était prévue l’année dernière mais avec la Covid, beaucoup de dates furent neannulées.  On a fait la tournée mais on la termine en ce moment. J’ai les dates des spectacles jusqu’en décembre   
  

  Pour votre inspiration, le meilleur environnement pour écrire par exemple serait un lieu fréquenté, un espace avec vue sur la mer ou la montagne. Quelles sont les conditions idéales pour vous ? 

Ça peut être n’importe où, il est préférable d’éviter d’être dérangé par le téléphone, les emails, et autres pour se couper du quotidien et s’isoler dans sa tête. En dehors de ça, être dans une brasserie ne me dérange pas. L'exercice le plus difficile est de s’isoler dans la tête. J’aime sentir la vie autour de moi, je ne suis pas certain d’être heureux dans une maison isolée au fin fond d’une forêt.  Bien au contraire, cela risque de m’angoisser

 

  C’est vous qui avez postulé dans le rôle pour la série « Jugé Coupable » ? 

C’est la production, le réalisateur et la chaîne qui m’ont choisi pour ce personnage. Il m’est arrivé de faire des castings, tout dépend du projet.  Dans ce cas, j’étais connu de tout le monde, nous avions déjà travaillé ensemble donc le choix pour eux a été plus facile.
Pour répondre à votre question sur la nostalgie de jouer dans une série policière, ce n’est pas du tout le cas. Dans la mesure où je suis très curieux, je suis plus intéressé par tout ce qui peut se présenter. Si demain, une opportunité se présente pour interpréter un beau rôle d’enquêteur, j’accepterais volontiers

 

  Avec l’expérience acquise dans les 2 mondes, acteur et réalisateur, quelle est votre préférence ? 

Je n’ai pas de préférence, c’est certainement un défaut. A la base, je suis comédien. J’ai fait de la réalisation et j’ai été très heureux, c’est une expérience que j’aimerais revivre. J’ai tendance à avoir un avis quand je réalise, j’ai ce qu’on appelle un point de vue, qu’on peut aimer ou pas. On demande de montrer les choses mais on ne demande pas forcément d’avoir un avis. Cela n’empêche pas que j’aimerais de nouveau faire de la réalisation. L’écriture n’est pas mon domaine de prédilection, ça reste un exercice assez difficile pour moi ce qui n’est pas le cas des 2 autres activités (interprétation et réalisation). Même si je fais un peu d’écriture, ça reste plus douloureux. J’en ai fait l’expérience en co-écrivant, j’en ai conclu que je ne suis pas doué pour faire des séries comme celles qui passent actuellement à la télévision, celles qui durent très longtemps. Une petite serait plus à ma portée.  Je ne pense pas qu’une occasion se présentera, faire une série de plusieurs épisodes demande beaucoup de travail, de responsabilité. Ce sont des gens qui ont déjà une bonne expérience qui arrivent à accéder à ce type de projet. Je ne dirais pas non si cela se présente, la porte n’est pas fermée.
 

  Pour ceux qui vous connaissent en tant qu’acteur, qui êtes-vous ?
Qu’avez-vous envie de dire à cette humanité encore plongée dans la pandémie Covid ?
 

Je suis pudique et je n’aime pas parler de moi. Je ne saurais pas quoi dire à mon sujet. 
Pour ce qui est de l’humanité, je lui souhaite d’ouvrir un peu plus son cœur.
Je n’ai pas l’impression qu’il y ait une nouvelle humanité après le Covid. Les vieux réflexes restent les mêmes.  D’ailleurs, je ne suis pas optimiste à ce sujet. C’est toujours l’argent qui gouverne, ce sont toujours quelques-uns qui ont le pouvoir. L’épisode du Covid a révélé que les riches le sont devenus encore plus. Donc rien n’a changé.
Il faudrait d’abord changer les mentalités à travers l’éducation. Commencer dès l’école, faire de même dans la société, dans la famille car tout est lié à l’éducation. La personne la plus riche du monde, en distribuant son argent ne parviendra pas à faire suffisamment bouger les choses. C’est un long travail, une montagne presque infranchissable tant elle est abrupte. 

 

Propos recueillis par Wilhem MARTIAL